Veine saphène : pourquoi et comment l’enlever ? Tout savoir

En France, plus de 20 000 interventions sur la veine saphène sont réalisées chaque année, principalement pour traiter des complications liées à l’insuffisance veineuse. Pourtant, cette opération n’est pas systématique et fait l’objet de critères médicaux précis, parfois remis en cause par l’évolution des techniques et des recommandations.

Des méthodes traditionnelles, comme le stripping, coexistent désormais avec des alternatives moins invasives. Le choix du traitement dépend de plusieurs facteurs, dont l’état de la veine, les antécédents du patient et les risques potentiels associés à chaque procédure.

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À quoi sert la veine saphène et pourquoi peut-elle poser problème ?

La veine saphène occupe une place stratégique dans la circulation sanguine des jambes. Deux axes principaux s’en détachent : la veine saphène interne, aussi appelée grande saphène, qui relie le pied à l’aine, et la veine saphène externe (ou petite saphène), qui va de la cheville jusqu’au creux du genou. Leur rôle : ramener le sang veineux des membres inférieurs vers le cœur, en parallèle du réseau plus profond.

Ce système bien huilé n’est pourtant pas à l’abri des défaillances. Sous la pression des gènes, des hormones ou du quotidien sur les jambes, la paroi de la veine saphène peut perdre sa souplesse ; les valvules internes, censées empêcher le reflux, laissent alors passer le sang dans le mauvais sens. À force, le sang s’accumule, la veine grossit, et les varices apparaissent. Près d’un tiers des adultes en font l’expérience.

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Quand une insuffisance veineuse chronique s’installe, elle ne se limite pas à l’inconfort : jambes lourdes, douleurs, mais aussi des complications tenaces comme des ulcères, œdèmes ou eczéma. Les varices des membres inférieurs révèlent ainsi un déséquilibre circulatoire. Si la veine saphène et ses branches se dilatent, le retour du sang vers le cœur devient inopérant. Résultat : la jambe risque davantage la thrombose et les lésions cutanées sévères.

Quand envisager l’ablation de la veine saphène ?

Si les traitements conservateurs, comme la compression, l’adaptation du mode de vie ou les veinotoniques, ne suffisent plus à calmer les symptômes ou à limiter l’aggravation de l’insuffisance veineuse, la question d’intervenir se pose. Retirer la veine saphène permet avant tout de réduire le risque de complications lourdes : ulcères, saignements, ou thrombose veineuse superficielle. Les personnes concernées présentent le plus souvent des varices volumineuses, douloureuses, qui résistent aux approches classiques.

La taille des varices ne suffit jamais à elle seule pour décider d’un geste chirurgical. Un examen écho-Doppler s’impose, afin d’identifier précisément le reflux dans les veines superficielles et de cartographier le réseau veineux. Le médecin vasculaire évalue alors l’étendue, la localisation et les éventuels risques de complications. Ce bilan guide le choix le plus adapté pour chaque patient.

Les études médicales offrent des résultats contrastés sur les bénéfices à long terme des différentes techniques d’opération des varices. Un effet positif net est établi chez les personnes présentant des symptômes marqués ou des antécédents de complications. Pour les patients asymptomatiques ou atteints d’une insuffisance veineuse chronique peu sévère, la décision reste plus mesurée, faute de certitudes sur l’intérêt d’une intervention précoce.

Zoom sur les techniques pour retirer la veine saphène : ce qu’il faut savoir

Retirer une veine saphène n’implique plus forcément un acte chirurgical lourd. Aujourd’hui, plusieurs traitements existent, ajustés selon la morphologie des varices, le profil médical du patient ou l’expérience du praticien.

Voici les principales solutions actuellement proposées :

  • Stripping : cette méthode classique consiste à extraire la veine saphène sur toute sa longueur, sous anesthésie générale ou locorégionale. Elle reste de mise pour les veines très dilatées ou sinueuses.
  • Laser endoveineux et radiofréquence : techniques thermiques modernes. Un cathéter, introduit dans la veine, délivre une énergie qui détruit la paroi veineuse. L’intervention se fait en ambulatoire, sous anesthésie locale. Ces approches séduisent de plus en plus, grâce à une récupération rapide et moins de complications post-opératoires.
  • Sclérothérapie à la mousse : réservée aux veines plus fines ou lorsqu’une récidive survient. Le médecin injecte une mousse qui ferme progressivement la veine ciblée.
  • Phlébectomie : il s’agit d’extraire, par micro-incisions, les branches superficielles variqueuses. Cette méthode vient souvent compléter une procédure principale.
  • Technique CHIVA : approche conservatrice visant à préserver la veine saphène en modifiant la circulation sanguine, pour réduire la pression sans recourir à une ablation complète.

Le choix de la technique dépend du type de varices, de l’étendue des lésions dans le réseau veineux superficiel et du contexte médical général. Certaines interventions nécessitent une anesthésie locale, d’autres une anesthésie générale. D’après les dernières études, la chirurgie conventionnelle et les méthodes endoveineuses offrent des résultats équivalents à moyen terme pour la fermeture de la veine. Les suites post-opératoires, quant à elles, diffèrent selon la technique retenue.

veine saphène

Risques, effets secondaires et récupération : ce que vous réserve l’intervention

Aucune intervention sur la veine saphène, que ce soit par stripping, laser endoveineux ou sclérothérapie, ne se fait sans risques ni effets secondaires. Même en étant entre de bonnes mains, certains désagréments peuvent survenir. Les ecchymoses et hématomes près des zones de ponction ou d’incision sont courants, mais disparaissent généralement en deux à trois semaines. Une douleur modérée le long du trajet veineux traité, perçue comme une tension ou un tiraillement, peut s’installer pour quelques jours. Dans certains cas, une inflammation locale ou un œdème est observé, mais cela reste peu fréquent.

La thrombose veineuse superficielle (ou paraphlébite) figure parmi les complications possibles, même si elle reste rare. Un risque exceptionnel de thrombose veineuse profonde existe, surtout chez les patients présentant des facteurs favorisants. Les survenues d’ulcères cutanés, d’eczéma ou de réactions cutanées restent exceptionnelles.

Après le retrait de la veine, le port de compression élastique (bande ou bas) est recommandé pour limiter l’œdème, accélérer la disparition des ecchymoses et éviter la formation de caillots. Reprendre la marche dès le lendemain aide à récupérer plus vite et diminue le risque de stagnation sanguine. La majorité des patients retrouve une activité normale en quelques jours. La convalescence est généralement courte. Le suivi médical repose sur un contrôle clinique et, si nécessaire, un echo-Doppler pour dépister toute complication à un stade précoce.

Se débarrasser d’une veine saphène malade ne se résume pas à un simple acte technique : c’est parfois la clé pour retrouver des jambes plus légères, des semaines après l’intervention. Mais chaque cas demande réflexion. Entre prudence et progrès, le parcours de soins se construit sur mesure, à l’écoute du patient et à la lumière des dernières avancées.