Méditation : les risques à connaître avant de commencer

La méditation s’est taillé une réputation flatteuse : on lui prête la capacité de balayer le stress, d’améliorer la concentration, d’offrir un répit bienvenu dans le tumulte quotidien. Pourtant, cette pratique n’est pas exempte de revers. Certains découvrent, parfois à leurs dépens, que la méditation peut réveiller l’anxiété, ressusciter des souvenirs douloureux, ou même déclencher des sensations de dépersonnalisation qui désarçonnent. Ce n’est pas le cas de la majorité, certes, mais le risque existe bel et bien.

Avant de se lancer, mieux vaut savoir où l’on met les pieds, surtout si l’on a déjà traversé des épisodes difficiles sur le plan psychologique. L’avis d’un professionnel n’est pas du luxe : il peut aider à naviguer ces eaux incertaines et limiter les mauvaises surprises. La méditation ne fait pas de miracle, et chacun doit rester attentif à l’impact réel qu’elle a sur son équilibre mental.

Les effets secondaires et les risques potentiels de la méditation

La méditation ne se limite pas à apaiser les tensions ou à recentrer l’esprit. Plusieurs études, menées notamment par Neesa Sunar, Miguel Farias, Sean Grover et Travis Westbrook, mettent en lumière une réalité moins reluisante : entre 10 % et 20 % des adeptes rencontrent des difficultés inattendues. Il ne s’agit pas de simples désagréments. Pour certains, la méditation réveille une tristesse profonde ou fait ressurgir des émotions longtemps enfouies.

Voici les types de réactions que ces chercheurs ont recensées parmi les pratiquants :

  • Effets secondaires : attaques de panique, retours de souvenirs traumatiques, sentiment de ne plus être soi-même, confusion, épisodes psychotiques.
  • Effets négatifs : aggravation de l’anxiété, troubles psychiques, dérèglements mentaux, douleurs physiques parfois difficiles à expliquer.

Les témoignages abondent, mais restent souvent dans l’ombre. Neesa Sunar, elle-même pratiquante, pointe le rôle du cortex insulaire : chez certains, il s’emballe, rendant la perception du corps presque insupportable. Ce n’est pas un détail, surtout pour ceux qui n’ont pas été prévenus.

Les dangers potentiels

La méditation, lorsqu’elle s’improvise sans cadre, expose à d’autres dérives. L’absence de repères peut ouvrir la voie à des manipulations. Derrière un discours apaisant, certains leaders ou gurus profitent de la vulnérabilité des pratiquants pour installer une véritable emprise mentale. Farias et Grover insistent : il faut choisir des lieux d’apprentissage fiables et éviter les groupes aux intentions douteuses.

Faire appel à un professionnel compétent n’est pas une formalité. C’est une précaution pour éviter des déconvenues psychiques sérieuses. Même si la méditation a beaucoup à offrir, elle ne doit jamais se transformer en terrain de jeu pour manipulateurs ou apprentis sorciers.

Les contre-indications et les populations à risque

Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne face à la méditation. Certains profils doivent agir avec discernement, voire s’abstenir sans accompagnement. Pour ceux qui vivent avec des troubles psychiatriques sévères, schizophrénie, troubles bipolaires,, la pratique méditative peut déstabiliser, surtout si elle n’est pas encadrée médicalement. Les risques sont aussi réels pour ceux sujets à des dissociations ou à des variations d’humeur soudaines.

Les personnes ayant déjà connu des difficultés psychiques, ou qui portent une histoire familiale lourde de troubles psychiatriques, doivent avancer avec retenue. Chez elles, la méditation peut réveiller des fragilités, parfois enfouies, et les entraîner sur un terrain glissant. Celles et ceux qui portent des blessures anciennes, des traumatismes, s’exposent également à voir ressurgir des souvenirs pénibles, avec une charge émotionnelle difficile à gérer.

  • Troubles mentaux sévères : schizophrénie, troubles bipolaires
  • Antécédents psychiatriques : personnels ou dans la famille
  • Expériences traumatiques : épisodes marquants du passé

Pour ces publics, l’avis d’un professionnel de santé n’est pas accessoire. Il s’agit d’adapter les techniques de méditation, de bénéficier d’un encadrement solide et, si besoin, de s’orienter vers d’autres dispositifs thérapeutiques, comme les thérapies cognitivo-comportementales ou des approches intégratives. Ces précautions existent pour protéger, pas pour décourager. Elles permettent de mieux cibler les besoins et de garantir une expérience à la fois positive et sécurisée.

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Pratiquer la méditation en toute sécurité : conseils et précautions

Adopter la méditation en toute sécurité implique quelques gestes simples mais décisifs. Le choix du lieu, d’abord : privilégiez un environnement calme, où les interruptions sont rares et les influences extérieures, maîtrisées. Restez attentif à vos choix, gardez la main sur votre pratique, et ne cédez jamais votre discernement à quiconque.

La posture compte aussi. S’asseoir, plutôt que s’allonger, permet de rester ancré et d’éviter de glisser dans un état de somnolence ou de flottement. La respiration, véritable fil d’Ariane de la méditation, mérite une attention particulière. Adopter un rythme régulier, comme le propose Sarra Saïdi avec le Rhythmic Breath, peut contribuer à stabiliser l’humeur et à renforcer l’effet apaisant de la séance.

Aspect Recommandation
Environnement Calme et sûr
Posture Préférablement assis
Respiration Axe d’attention principal
Temps de pratique De 3 minutes à plusieurs heures

La durée d’une séance, elle aussi, doit être adaptée. Pour un novice, trois à cinq minutes suffisent amplement : inutile de viser plus haut dès le départ. Puis, au fil du temps, il sera possible d’allonger progressivement les séances. Les programmes structurés, comme le MBSR de Jon Kabat-Zinn, peuvent constituer une bonne base pour progresser sans brûler les étapes.

Quant à l’accompagnement, il mérite réflexion. Les applications telles que Headspace ou Calm offrent un cadre accessible et des instructions claires pour démarrer. Mais dès que la pratique devient plus poussée, mieux vaut se tourner vers un professionnel expérimenté pour éviter de s’égarer, surtout si l’on sent poindre des effets indésirables.

En suivant ces recommandations, chacun peut profiter des bénéfices de la méditation tout en réduisant les embûches. Méditer, c’est aussi apprendre à se connaître et à respecter ses propres limites. Le voyage intérieur mérite qu’on le prépare avec sérieux : mieux vaut avancer prudemment que de s’aventurer les yeux fermés.